Pourquoi je ne fais plus de ski alpin 1
Comme je n’ai rien de très palpitant à vous raconter ces jours-ci, je vais taper dans la vieille histoire…un truc que je suis censée raconter depuis longtemps : « pourquoi je ne fais plus de ski alpin ». En plus c’est tout à fait de saison…
(Au moment même où j’écrivais cette phrase, j’ai été interrompue par l’alarme incendie du bâtiment où je travaille. Le temps de mettre mes chaussures (car je vis pieds nus dans mon bureau), d’attraper ma clé USB (au cas où ce soit un réel incendie, au moins sauver une copie de ma thèse) et hop je me retrouve dehors avec des dizaines de personnes que je n’avais jamais vues).
Mais revenons au ski. Je vous préviens déjà que ce sera en plusieurs épisodes et qui si vous êtes une âme sensible, vous risquez de tourner de l’œil…
L’histoire se passe en classe de 3e, au collège, j’ai donc 14 ans. Nous étions partis dans les Alpes à 2 ou 3 classes, pour un séjour au ski d’une semaine. J’en avais déjà fait même si depuis quelques années j’avais découvert le ski de fond que déjà j’aimais bien. Nous logions dans un grand centre d’hébergement et étions répartis par groupes de niveau pour le ski, encadrés d’un moniteur ESF et d’un de nos enseignants. J’étais dans le groupe 2e étoile.
On skiait depuis 1 heure mais je sentais qu’il y avait un
truc bizarre avec mes fixations. Dans une grande descente, je perds soudain un
ski qui se détache de mon pied comme par enchantement. Je continue en monoski
pendant quelques secondes avant de tomber gracieusement comme je sais si bien
le faire. Dans la chute, j’avais perdu l’autre ski. Me voilà donc au milieu de
la pente à rassembler mes skis. Soudain, en me redressant face à la pente, je
réalise que Louis, un garçon de ma classe (une masse) est en train d’effectuer
la descente tout schuss, très vite et qu’il m’arrive droit dessus.
Là, c’est un peu comme dans un dessin animé, quand le
personnage doit réagir vite sous peine d’être écrasé/projeté/coincé et qu’il
reste immobile, tétanisé, incapable de bouger. Je me dis qu’il va me rentrer
dedans, que je dois m’éloigner mais il arrive trop vite.
Je réponds : « ben oui, ça va pourquoi ? »
Elle : « mais, il y a eu un accident, c’était horrible ! Louis t’est rentrée dedans!»
Je comprends alors ce qui s’est passé, je me rappelle de l’avant-choc lorsque je voyais Louis descendre droit sur moi mais je n’ai aucun souvenir de l’accident en tant que tel. Je réalise par contre que la collision a dû être violente étant donnée la distance à laquelle je me trouve de Louis, nous avons été projetés à plusieurs mètres l’un de l’autre.
Je me lève alors et m’approche de Louis. Notre prof et quelques élèves sont massés autour de lui, il saigne du visage, de la bouche. Il pousse des cris de douleurs. Je me souviens qu’au moment où je me suis approchée de lui, il a mis ses doigts dans sa bouche et en a retiré une dent qui s’était cassée dans le choc.