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3 décembre 2006

Mon jour de gloire 1

Alors voilà, il faut quand même que je vous raconte mon grand jour tant que je m’en souviens encore ! Je ne ferai pas franchement preuve de modestie et vous me pardonnerez, je l’espère, mais j’ai passé les 4 années de ma thèse à me dévaloriser en tant que chercheure car je ne travaillais pas dans un environnement propice et valorisant. J’ai toujours eu du mal à me convaincre que ce que je faisais était vraiment bien même si cela me plaisait, je me demandais toujours comment cela se passerait le jour de ma soutenance. Et ça c’est super bien passé, je me suis étonnée et je pense que j’en ai épaté plus d’un à commencer par mes parents qui ont été scotchés par ma prestation et qui ont pris la mesure du travail accompli.

Avant toute chose, une soutenance de thèse comme la mienne n’a pas été une formalité. Les questions posées par les membres du jury peuvent être difficiles et concernent souvent des points que l’on n’a pas traités. La personne qui pose ce genre de questions tente de savoir si le candidat maîtrise le sujet et s’il est capable de proposer une réponse satisfaisante du tac au tac.

XXXXX

Vendredi matin, c’est donc le grand jour. J’avais mis mon réveil à 6h45 mais je suis bien réveillée dès 6h. Curieusement, j’ai très bien dormi, j’ai la pêche, je n’ai pas d’appréhension, je ne me dis pas que je n’ai pas envie d’y aller mais, au contraire, c’est le jour de la délivrance, le jour où tout finit et où tout commence. Pas d’hésitation sur la tenue puisque je me suis décidée la veille au soir pour un tailleur pantalon beige et un top rose fushia sans manche sous la veste du tailleur.

Comme je me suis levée tôt, je ne suis pas en plein rush et je peux prendre le temps de vous déposer un petit message sur le blog. Je me maquille en dansant dans la salle de bains au son des Rolling Stones, ça donne la patate. J’attrape mon sac à dos contenant les deux tomes de ma thèse et mon speech de présentation, le sac dans lequel j’ai mis quelques cake et quiche préparés la veille en vue du pot de fin de thèse. Je rejoins mes parents à la gare de Banlieueville, eux aussi sont chargés de victuailles pour le pot. Mon téléphone portable n’arrête pas de sonner pour marquer l’arrivée de très gentils SMS d’encouragement d’amis ne pouvant pas assister à la soutenance. L. m’appelle également à 8h pour me transmettre oralement son soutien et sa foi dans ma prestation.

Nous arrivons sur place à 8h30, la soutenance est à 9h30. Ma directrice de recherche, Bibi, (ainsi que nous la surnommons affectueusement depuis des années sans qu’elle ne s’en doute), est là. Je lui demande si elle a bien dormi car il m’a semblé ces derniers jours qu’elle était la plus stressée de nous deux. Elle part ensuite chercher MG et KDB (deux membres du jury venant des Pays-Bas, vous vous souvenez mon voyage à Bledungen, l’année dernière ?) à leur hôtel. Peu à peu, les gens arrivent, collègues, amis, anciens étudiants, ma professeure d’histoire-géo du lycée est même là. Arrive DG, une des membres du jury, un peu perdue et je la conduis à notre bureau (à Bibi et à moi) où doivent se rassembler les membres du jury. MG et KDB viennent aussi d’arriver avec Bibi, je suis très heureuse des les revoir, eux aussi, ils me font la bise et me font remarquer que j’ai les joues très chaudes. C’est que la salle dans laquelle aura lieu la soutenance est un véritable four malgré la climatisation qui n’a pas l’air de marcher. Je retourne dans la salle qui se remplit à présent rapidement.

Je me rends compte qu’il va falloir rajouter des chaises et que je n’ai pas fait assez d’exempliers. Je charge quelqu’un de faire des photocopies supplémentaires. Comme je n’ai pas trop envie de parler, je laisse les gens s’installer et je pars faire un tour dans les couloirs afin d’essayer de me détendre un peu. Je passe devant la salle de la photocopieuse où deux secrétaires tentent d’aider la personne que j’avais chargé de reproduire mes exempliers. Aucune des 3 ne sait faire de photocopies recto-verso et elles sont engagées dans un grand débat sur la marche à suivre…je n’ai pas trop envie de m’en mêler, alors je m’éloigne.

C’est l’heure H. Je suis dans la salle qui est à présent quasiment pleine. Je pense qu’il y a dû avoir une soixantaine de personnes dans le public mais je n’ai pas compté. Certains m’ont dit plus, je ne sais pas. Le jury arrive et s’installe. Ca y est, ça va commencer.

Mon estomac se noue un peu plus qu’il ne l’est déjà. FC, présidente du jury, fait l’introduction d’usage en donnant mon nom, le titre de ma thèse et l’ordre des interventions. Puis elle me donne la parole. J’avais rédigé ma présentation orale, 10 pages (interligne double, hein !), je dois parler une petite demi-heure. J’ai répété mon texte tellement de fois ces derniers jours que je le connais quasiment par cœur. Dès la première phrase que je prononce, la boule qui me serre le ventre depuis 3 jours disparaît, je suis étonnement à l’aise et mon plaisir de parler en public prend le dessus, la joie aussi d’être enfin là, à présenter l’objet fini. Ma présentation orale est bonne, j’arrive à m’exprimer de manière claire et naturelle.

DG prend ensuite la parole et, en tant que rapporteure de la thèse, présente le travail. Au moment où je l’entends dire le titre de ma thèse, je réalise que je suis là, en train d’assister à ma propre soutenance de thèse, que ces gens dans le jury ont lu le travail et sont en train d’en parler…je pense que ceux parmi vous qui sont en train de faire ou ont fait une thèse comprendront sans peine ce que l’on peut ressentir lorsque la thèse et la soutenance dont on a rêvé depuis des années, imaginé, n’appartiennent plus au fantasme mais deviennent tout d’un coup réelles. Pendant 4 ans, je me suis demandée si j’irai au bout, si je verrai un ce jour venir, et c’est pendant que DG parle que je me rends compte que c’est bien vrai.

Elle me pose quelques questions, je l’avoue, pas très passionnantes ni difficiles mais cela me permet de commencer en douceur. Vient ensuite, MG, qui dans le milieu de la recherche est clairement mon idole. Je suis touchée de l’entendre dire qu’elle a beaucoup apprécié ma thèse, que c’est un travail important qui traite d’un objet d’étude inexploré et nécessaire. Ses questions sont fantastiques, très difficiles mais extrêmement passionnantes. Des points auxquels je n’avais pas vraiment songés mais qui sont tellement intéressants. Je tente de réponde de la manière la plus pertinente possible, je vois aux sourires qu’elle m’adresse que mes réponses la satisfont.

Bon, je m’arrête là les amis car vous vous doutez bien que je vais faire quelques épisodes !

PS 1 : Curieusement, je viens de m'apercevoir que le message précédent dans lequel j'annonçait le résultat de ma soutenance était ma 300e entrée!
PS 2 : Denis m'a fait remarqué, et il a raison, que la catégorie "ma thèse, mon fardeau" devrait être renommée...que pensez-vous de "ma thèse, mon joyau" ?  ;-)))

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Commentaires
B
Bon, d'accord...<br /> <br /> Pis j'avoue, tu me manquais à moi aussi.
S
Bidouille, fais pas ton jaloux!
B
Comment ça "on s'attache" ?<br /> Vous faites dans le bondage maintenant, les filles ?!!!
A
Ben eh, que veux-tu, Stella, on s'attache! ;-)
S
Hé ho, les filles, on se calme, pas d'hystérie! Je suis là, un peu pressée, mais là tout de même! (c'est que c'est trop mignon, votre échange!)
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