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4 mars 2006

La fille qui murmurait à l'oreille des arbres

Comme je vous l’annonçais dans un message précédent, je vais m’absenter quelques jours et je ne pourrai pas alimenter ce blog puisque je vais à Petite Ville et qu’il n’y a pas d’Internet (en tous cas pas dans ma maison). J’en entends déjà derrière leurs écrans penser très fort que, décidément, ces doctorants passent leur vie à glander et je vous traiterai de mauvaise langue car si je vais à Petite Ville, c’est avant tout pour bosser sur ma thèse, au calme. Oui, car les distractions y seront rares : pas de blog, pas de courriels, pas de forum (because pas d’Internet), pas d’amis, pas de réseau GSM (enfin pas partout), pas de vidéo-club…j’envisage d’ailleurs sérieusement d’apporter mon décodeur TNT…merde ! Y a pas la TNT, non plus ! Bref, mes deux activités principales pendant mon séjour à Petite Ville seront : travailler et faire de grandes balades le long des falaises.

En fait, même si je suis une personne très sociable, je me suis toujours plus ou moins imaginée en écrivaine, vivant dans un petit village en Bretagne, en Irlande ou mieux, dans les Cornouailles anglaises, écrivant pendant des heures puis marchant longuement au bord de la mer, sur les côtes battues par les vents avec mon chien fidèle. Je descendrais au village de temps en temps pour acheter le journal et passer à l’épicerie prendre de quoi substanter mon corps affamé. Les gens du village diraient de moi que je suis un peu étrange, un peu ermite et chuchoteraient sur mon passage. Le soir, je me blottirais dans mon vieux fauteuil avec mon chien, posant sa tête sur mes genoux et je lirais au coin du feu.

Bon, soyons réaliste, oui, la semaine prochaine, j’écrirai pendant des heures mais pas des romans d’amour et d’aventure, seulement ma thèse qui ne contient pas la moindre trace de romantisme. Oui, je me promènerai au bord de la mer mais sans chien et avec pour tout compagnon, mon lecteur Mp3. Au village, à la petite ville plutôt, j’irai au supermarché (ou alors à la boucherie car le boucher est très mignon) et je n’irai pas acheter mon journal car j’ai transféré mon abonnement à Libé pour qu’il me soit livré à Petite Ville. Si d’aventure, les gens du village parlent de moi (ce qui me semble assez peu probable) ce sera pour dire « Ah voilà, la parisienne ! ». Le soir, je me balancerai dans mon rocking chair devant la télé, avec mon coussin à billes, posant sa tête sur mes genoux.

Oui, pendant 10 jours, le contact avec les êtres humains sera limité à des échanges commerciaux (à la boucherie, la boulangerie, la poissonnerie…).  Finalement, je me contenterai de parler aux arbres et aux oiseaux.

Cela vous semble austère ? Il n’en n’est rien. Car j’ai toujours eu ce besoin d’être près de la nature et pour moi 10 jours au bord de la mer, c’est le bonheur ! Et puis, il y a les petits plaisirs qui vont avec : le marché de poissons et de coquillages, le centre de thalasso (où j’ai prévu de passer une après-midi !)…

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Commentaires
B
Isole toi bien pour bosser Marion, c'est parfait.<br /> Je le fais régulièrement moi-même... je pars au fin fond de la campagne, seul dans la maison de mes gds-parents, pour travailler, et marcher seul, caresser les feuilles et les escargots, courir sur les chemins vicinaux, puis écrire. la thèse et les articles se peaufinent ainsi... Je te souhaite de tout coeur un super séjour.
A
Renard, surtout pas un homme déjà papa!<br /> Le boucher est plutôt jeune...
R
Quelle coïncidence, je lis ton message, et il n'y a pas si longtemps, j'ai fini le livre de Robert Mallet "ELLYN"...<br /> La même chose, il s'isole en Irlande pour mieux travailler, et alors...alors..;alors...<br /> <br /> Mais peut-être que toi, tu n'hébergeras pas un petit garçon qui en veut à son papa, et dont le papa te plaît...<br /> <br /> Est-ce que le boucher a un fils???
S
Comme Colin firth dans love actually. Bah écoute, demande à tes parents un homme de mémage, ça marchera peut être !
L
Comme je te comprends!La nature ressource et décrasse de toutes ces technologies modernes dont nous sommes si dépendants.Pas de doute que tu vas avancer ton travail et calmer ton rythme de vie.Vogue la galère!
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