Voisins, je vous aime...
Bon, je ne sais pas si c'est pareil partout mais, avec mes voisins,
j'ai vraiment de très bons échantillons de l'individualisme dont
l'humain peut faire preuve et il faut dire qu'ils savent abuser de ma naïveté et de
ma gentillesse.
Pour une fois, chers lecteurs, il ne s'agit pas de Mémé en dessous et de ses nuisances sonores extra-terrestres...Je lui
ai écrit une lettre assez salée, il y a quelques temps et depuis...pas
de nouvelles d'elle.
Non, cette fois-ci ce sont ceux d'à
côté...bon j'habite dans une petite résidence un peu tordue et il y a 3
familles africaines qui vivent dans trois appartements dont l'un a un mur
mitoyen avec moi. Mais l'important dans l'histoire c'est que nous
utilisons tous la même porte d'entrée pour pénétrer dans la cour de la
résidence. Pour ouvrir cette porte de l'extérieur, il faut une clé, il
n'y a pas d'interphone ni d'ouverture éléctrique ce qui fait que quand
vous avez un invité et qu'il sonne, il faut tout simplement descendre
lui ouvrir. Toutes les sonnettes sont à l'extérieur et donnent dans la
rue.
Bon, vous me suivez toujours là?
Ok, alors, il y a 1
an et demi quand j'ai emménagé, j'étais déjà naïve et trop gentille
mais surtout pleine de bonne volonté pour m'entendre avec mes nouveaux
voisins. Donc, quand ils avaient de la visite, ce qui arrive assez
souvent, ils disaient à leurs amis, quand vous venez nous voir, ne
sonnez pas chez nous mais chez la nouvelle voisine. Donc, ça sonnait
chez moi et moi comme une andouille, je descendais ouvrir en disant
"mais, ils n'ont pas de sonnette vos amis?" ..."Euh si, mais, euh, on
s'est trompés" etc... Bon au bout de 2 ou 3 fois, j'en ai eu marre
d'être un pigeon et à chaque fois qu'on sonnait à ma porte, je
regardais discrètement par la fenêtre et si ce n'était pas pour moi, je
faisais la sourde oreille. Si bien que, finalement, les voisins se sont dit
que ça ne marchait plus et ils ont lâché l'affaire...j'ai été
tranquille pendant plusieurs mois.
Jusqu'à la semaine dernière...
Un soir, un homme sonne chez moi. Je réponds par la fenêtre.
M: C'est pour quoi?
H: Je viens voir M et Mme XXX
M: Oui, ben c'est pas là.
H: Mais...
M: Ils n'ont pas de sonnette M et Mme XXX?
H: Ben...je sais pas...mais vous voulez pas m'ouvrir?
Quand
il a dit ça "vous voulez pas m'ouvrir?" dans le ton de sa voix,
j'entendais "Vous voulez pas m'ouvrir, espèce de feignasse égoïste, il
fait super froid dehors là."
Donc, en bonne poire que je suis, je suis
descendue ouvrir en me jurant bien que c'était la dernière fois et que,
merde, je suis pas portier, moi...pourquoi en plus c'est chez moi qu'ils sonnent et pas chez mémé???
Le pire dans l'histoire, c'est que
j'ai fini par dire "merci" au mec...ne me demandez pas pourquoi...quand
on est une bonne poire, on se refait pas!