Barbie en Tchador
Décidément on ne recule devant rien pour initier très tôt les enfants au plaisir de la religion. Ainsi a été créée la poupée Fulla, une sorte de Barbie version musulmane. Question garde-robe, Fulla ne possède évidemment que des vêtements couvrants (manches longues et compagnie) et informes (manteaux et longue tunique) et elle est, bien sûr, vendue couverte de l’indispensable foulard. J’ignore s’il existe la version burka. Tout comme Barbie, Fulla ne sort jamais sans son indispensable accessoire…non, ce n’est pas un sac à main rose…non, ce ne sont pas des chaussures talon aiguille…non, le bikini à paillettes non plus…bon, je vous le dis alors, l’accessoire de Fulla, c’est le tapis de prière. Oui, d’ailleurs dans les spots télévisés promotionnels, on la voit faire sa prière et non pas aller se vautrer à la piscine à moitié à poils comme l’autre, la blondasse américaine. Oui, c’est sûr, Fulla n’a rien à voir avec cette pétasse de Barbie qui a la taille tellement fine qu’il doit lui manquer des organes et quelques côtes. Fulla n’aurait pas passé des années à vivre dans le pêcher avec ce niais de Ken avant de le jeter comme un malpropre. Fulla ne porterait jamais ces tenues ridicules roses à paillettes et fausse fourrure. Fulla fait-elle autant rêver les petites filles du monde musulman que Barbie fait fantasmer les gamines du monde occidental ? C’est fort possible. Finalement, je me dis que sur l’échelle de la féminité Barbie est à une extrémité et Fulla à l’autre. Et vous, les filles, vous êtes où ?
Toutes les infos sur la poupée Fulla sont absolument authentiques, voir l’article « Barbie au tapis » dans Courrier International n°778, semaine du 29/09 au 05/10/05, p. 71.